Du budo à la philo au stage d'Akira Hino.
Publié le 20 Janvier 2014
De retour de l'excellent stage d'Hino sensei, le bilan d'aujourd'hui: j'ai beaucoup de courbatures.
Abdos, trapèzes... les muscles du dos on été soumis à rude épreuve, et c'est tout mon corps qui s'en trouve endolori.
Il est assez courant de vivre de bons moments lors des différents stages effectués au cours de l'année. La recette est simple, un travail intéressant accompagné de bons amis et voilà l’assurance d'un stage réussi.
Toutefois la concentration, l'utilisation du corps de façon différente et un travail sensitif précis, laisse quelques fois la place à un petit sentiment d'abattement que je considère normal de ressentir. Ainsi après plusieurs heures de concentration, la fatigue aidant, après avoir fait le constat que si ce matin mon corps faisait preuve de disponibilité, les choses étaient différentes cet après-midi, il n'est pas rare d'avoir l'impression de se perdre en route. Voire même de ressentir un doute.
Le doute: ou ne plus croire en ses sensations personnelles, faisant place à la censure voire l'auto-censure.
Dès que j'ai eu la possibilité de demander à Senseï comment faire pour gérer ces moments compliqués et s'il en avait déjà eu, senseï me répondit que le mieux à faire pour les gérer était de continuer et continuer encore à travailler.
Le soir venu au restaurant, assise aux côtés d'un étudiant en 5ème année de philosophie, me voilà en train d'échanger sur le bonheur et comment faire pour accroître ce sentiment tout en réduisant celui de l'abattement.
Tout de suite un nom est cité parmi tant d'autres: Spinoza, son livre et sa méthode sont également cités, ou comment atteindre la liberté et la joie. L'étudiant (dont je ne me souviens plus du nom) me confie alors que Spinoza conseille d'utiliser une sorte de schéma de pensée mathématique qui faciliterait l’abandon du doute au profit de la joie et que cet ouvrage se trouve être son préféré. Il venait d’aiguiser ma curiosité...
Je n'ai pas encore lu le livre, ou il y a longtemps et je ne m'en souviens plus... :-), mais d'après quelques brèves recherches, Spinoza opposerait au jugement et à la morale, une éthique, un "bouclier" contre le regard et le jugement de l'autre et tout ce qu'il comporte d'handicapant par rapport à notre progression.
« La joie est un affect par lequel l'esprit passe à une perfection plus grande »
La caverne de Platon:
Un petit détour par la caverne de Platon symbolisant le monde sensible où les hommes vivent et pensent accéder à la vérité par leurs sens. Mais lorsque l'un des leurs arrive à se sauver de la caverne et échappe au mirage et à l'illusion de la réalité qu'elle représente, il se heurte à l'incompréhension de ses congénères dérangés dans leurs habitudes, leur confort et leurs certitudes, en voulant transmettre ce qu'il venait de voir.
Bref:
De discussions philosophiques aux petits jeux entre amis autours de quelques verres, ces instants partagés sont d'une richesse rare. S'il est important de travailler encore et encore tout en vivant de bons moments, il l'est encore plus à mes yeux de se demander ce que l'on fera plus tard de tout cela.